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C’est une nouvelle absence qui interroge, encore davantage que celle du mois d’octobre. Kylian Mbappé ne figure pas dans la liste des vingt-trois joueurs dévoilée par Didier Deschamps, jeudi 7 novembre, qui disputeront les deux prochaines rencontres de l’équipe de France de football, face à Israël (le 14) puis en Italie (le 17). Le capitaine des Bleus n’est pas blessé, est en pleine possession de ses moyens physiques et a enchaîné les matchs ces dernières semaines avec son club.
« C’est ma décision », a insisté le sélectionneur. « J’ai eu plusieurs échanges avec lui, j’ai réfléchi et j’ai pris cette décision pour ce rassemblement, parce que je pense que c’est mieux comme ça », a-t-il expliqué, assailli de questions en conférence de presse sur cette non-convocation. « Je peux vous dire deux choses : Kylian voulait venir et ce ne sont pas les problèmes extra-sportifs qui rentrent en ligne de compte », a poursuivi Didier Deschamps, qui a précisé avoir tranché à l’issue de plusieurs discussions avec l’attaquant du Real Madrid.
Le Basque fait référence à l’enquête menée actuellement par le parquet de Stockholm sur une plainte pour un viol qui se serait déroulé dans le même hôtel où logeait Mbappé, lors de sa venue dans la capitale suédoise, en octobre. Le nom du joueur n’a pas encore été cité dans cette affaire, même si deux tabloïds locaux, Aftonbladet et Expressen, affirment qu’il est bien la personne visée par cette plainte.
Puisqu’il est apte, pour quelle raison le capitaine de l’équipe de France est-il absent, pour la deuxième fois d’affilée, une première pour lui en sélection depuis 2019 ? « Je ne vais pas rentrer dans une argumentation qui amène à des interprétations. Je ne veux pas vous en dire plus, j’assume cette décision », a répondu Didier Deschamps. Ce choix du sélectionneur a éclipsé la première convocation de Lucas Chevalier, 23 ans depuis mercredi, qui incarne peut-être l’avenir du poste de gardien en équipe de France.
En octobre, Kylian Mbappé n’avait pas non plus été retenu, mais il revenait de blessure. La veille de l’annonce de la liste, il avait joué une demi-heure contre Lille, en Ligue des champions, huit jours seulement après avoir été touché à la cuisse gauche. « Je ne suis pas là pour prendre des risques », avait justifié le sélectionneur. Pourtant, trois jours plus tard, le Madrilène disputait plus d’une heure dans le championnat espagnol contre Villarreal. Son absence dans le groupe tricolore soulevait déjà des interrogations.
Sa non-convocation ressemblait alors à une faveur accordée par Deschamps à son capitaine, et la blessure de ce dernier, un prétexte tout trouvé pour l’exempter d’un rassemblement où la France devait disputer deux matchs de Ligue des nations. Une compétition que le capitaine ne porte pas dans son cœur, comme il le rappelait en septembre : « On l’a déjà gagnée. Cela ne va pas nous procurer une émotion particulière [de la disputer]. »
Malgré son absence en octobre, le nom de Mbappé était vite revenu à la surface, au beau milieu de cette trêve internationale dont il aurait pu profiter pour recharger les batteries. L’attaquant avait été aperçu en boîte de nuit à Stockholm, avec son ancien coéquipier au Paris Saint-Germain, Nordi Mukiele, le soir de la victoire des Bleus contre Israël (4-1) à Budapest. Quatre jours plus tard, le jour même de la victoire des Bleus en Belgique (2-1), les médias locaux rapportaient qu’une plainte pour viol avait été déposée.
Après son escapade et dans l’attente des précisions de la part de la justice suédoise, Mbappé pensait que le tourbillon médiatique dans lequel il s’est retrouvé allait se calmer. C’était sans compter sur ses performances sur le terrain avec le Real Madrid. Sur les quatre derniers matchs, l’attaquant n’a marqué qu’un but et ses performances ont été vivement critiquées. Son premier Clasico, face au FC Barcelone (0-4) le 26 octobre, a tourné au cauchemar.
Signalé hors-jeu à huit reprises, le Bondynois a exaspéré le public madrilène présent au stade Santiago Bernabéu et a été moqué sur les réseaux sociaux. Son match lors du revers contre l’AC Milan (1-3) en Ligue des champions, mardi, n’a pas davantage convaincu. En Espagne, des doutes émergent sur la capacité de Mbappé à se muer en numéro 9 de classe mondiale et à s’entendre sur le terrain avec son coéquipier brésilien Vinicius.
Mbappé avait-il besoin de faire une pause ponctuelle, après ces dernières semaines éprouvantes pour lui, et de se concentrer sur son nouveau club ? Plusieurs joueurs ont alerté dernièrement sur l’accumulation des matchs de haut niveau. En septembre, à la veille de la défaite contre l’Italie (1-3), Mbappé s’était montré distant en conférence de presse, donnant l’impression de ne pas vouloir être là et d’avoir la tête à Madrid.
En l’absence du Bondynois, l’équipe de France va devoir se trouver un nouveau capitaine pour les deux matchs à venir. En octobre, Aurélien Tchouaméni avait porté le brassard, mais le milieu a dû déclarer forfait pour ce rassemblement, en raison d’une blessure à la cheville. Sur le plus long terme, Mbappé restera-t-il capitaine des Bleus, alors que cette absence n’a pas fini de susciter des interrogations ? « Je ne vais pas me poser aujourd’hui cette question qui concerne l’après. Chaque chose en son temps », a réagi Deschamps, qui n’a donc pas exclu cette éventualité.
Gardiens : Lucas Chevalier (LOSC), Mike Maignan (AC Milan), Brice Samba (RC Lens).
Défenseurs : Jonathan Clauss (OGC Nice), Lucas Digne (Aston Villa), Wesley Fofana (Chelsea), Théo Hernandez (AC Milan), Ibrahima Konaté (Liverpool), Jules Koundé (FC Barcelone), William Saliba (Arsenal), Dayot Upamecano (Bayern Munich).
Milieux : Eduardo Camavinga (Real Madrid), Mattéo Guendouzi (Lazio Rome), N’Golo Kanté (Al-Ittihad), Manu Koné (AS Rome), Adrien Rabiot (Olympique de Marseille), Warren Zaïre-Emery (Paris Saint-Germain).
Attaquants : Bradley Barcola, Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani (Paris Saint-Germain), Christopher Nkunku (Chelsea), Michael Olise (Bayern Munich), Marcus Thuram (Inter Milan).
Denis Ménétrier
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